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Le frère chirurgien du couvent, ayant examiné et pansé les blessures de Vivaldi et de son fidèle serviteur, assura qu’elles n’étaient pas dangereuses ; mais il n’en put dire autant de celles d’un homme de la troupe. Quelques-uns des religieux témoignèrent de la compassion pour les prisonniers ; mais la plupart étaient retenus par la crainte du Saint-Office et n’osaient même approcher de la chambre où on les gardait. Cet embarras ne dura pas longtemps. Dès que Vivaldi et Paolo commencèrent à se rétablir, on les obligea à se remettre en route. Ils furent placés dans la même voiture ; mais la présence de deux sbires les empêchait de se communiquer leurs suppositions sur le sort d’Elena et sur les causes de leur dernière catastrophe. Paolo, cependant, trouva moyen de dire à son maître que selon toute apparence l’abbesse de San Stefano était leur principale ennemie. Les deux carmes qui les avaient rejoints près du pont étaient probablement ses émissaires et, instruits de la route qu’Elena et Vivaldi avaient prise, ils avaient fourni des renseignements pour suivre leurs traces jusqu’à Celano.

Les prisonniers voyagèrent toute la nuit, ne s’arrêtant que pour changer de chevaux. À chaque poste, Vivaldi regardait derrière lui si quelque voiture ne suivait pas, emportant sa chère Elena, mais rien ne paraissait. Au point du jour, ils aperçurent le dôme de Saint-Pierre, et on se reposa quelques heures