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— Eh ! quoi ! dit-elle d’une voix déchirante, le laisserez-vous périr sans secours ?

Le bénédictin proposa de le transporter au couvent où ses blessures pourraient être pansées. On se mit donc en devoir de séparer les deux amants, et l’officier donna ordre d’emmener Elena. Ses hommes la saisirent dans leurs bras. Paolo faisait de vains efforts pour se débarrasser de ses liens et aller la défendre.

Vivaldi essaya de se soulever, mais il perdit connaissance en prononçant le nom d’Elena. En vain implorait-elle ses ravisseurs pour qu’il lui fût permis de donner ses soins à l’infortuné ; ils l’entraînèrent hors de la chapelle, pendant qu’elle s’écriait encore avec l’accent du désespoir :

— Adieu, Vivaldi ! Adieu pour jamais !

Ce cri était si déchirant que le vieux prêtre en fut ému malgré lui. Vivaldi entendit cet adieu qui sembla le rappeler du seuil du tombeau. Il entrouvrit les yeux et, les tournant vers la porte, il aperçut encore le voile flottant de la jeune fille. Ses prières, son déplorable état, ses efforts, rien n’empêcha ces misérables de l’emmener tout chargé de liens jusqu’au couvent, ainsi que Paolo qui continuait à crier de toutes ses forces :

— C’est moi qui suis coupable ! Je veux qu’on me mène devant l’Inquisition.