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osent s’attaquer à une innocente victime n’échapperont pas à ma vengeance ! Qu’ils approchent, s’ils l’osent !…

À ce moment, Elena, ayant reprit ses esprits au milieu de ce tumulte qu’elle ne comprenait pas, lui tendait les bras, en l’appelant à son secours. Hors de lui, le jeune homme menaça de nouveau la bande qui l’entourait. Tous au même instant mirent l’épée à la main, malgré les cris perçants d’Elena et les supplications du prêtre. Vivaldi, qui ne voulait pas répandre du sang, se tenait sur la défensive, jusqu’à ce que la violence de ses adversaires l’obligeât à faire usage de tous ses moyens de défense. Il mit l’un d’eux hors de combat, mais il fléchissait sous le nombre, lorsque Paolo entra dans la chapelle. Voyant son maître assailli, il vola à son secours et frappa aussi un de leurs ennemis ; mais, enfin, ils se virent entourés. Et le maître et le valet, blessés à leur tour l’un et l’autre, furent terrassés et désarmés. Elena, qu’on avait empêchée à grand-peine de se jeter entre les combattants, suppliait à genoux les féroces séides du Saint-Office en faveur de Vivaldi blessé et qui, de son côté, conjurait le vieux prêtre de la protéger.

— Eh ! le puis-je ? disait le bénédictin. Qui oserait s’opposer aux ordres de l’Inquisition ? Ne savez-vous donc pas, malheureux jeune homme, que toute résistance est punie de mort ?

— De mort ! s’écria Elena, de mort !

— Oui, dit l’un des officiers à Vivaldi, en lui montrant un de ses hommes couché à terre. Il vous en coûtera cher pour ce que vous avez fait !