ui vous élève par la pensée au-dessus des préjugés vulgaires vous abandonne quand il est question d’agir ? Si la loi condamnait la personne coupable, vous applaudiriez à cette condamnation ; et pourtant vous n’osez vous faire justice vous-même !
La marquise, après un moment de silence, répondit :
— Mais en faisant cette justice, je serais en butte à la poursuite des lois !
— Non, répliqua Schedoni, vous auriez la protection de l’Église, et même l’absolution.
— Enfin, dit la marquise à demi-voix, apprenez-moi comment cette affaire peut être conduite.
— Il y a bien quelque danger à courir, répondit Schedoni. Je ne sais à qui vous pourriez vous confier… Les hommes qui font ce métier…
— Paix ! dit la marquise, j’entends des pas…
— C’est un frère qui traverse là-bas pour entrer dans le chœur. Et le confesseur reprit : On ne peut se fier à des gens gagés…
— À qui cependant, demanda la marquise, si ce n’est à des mercenaires ?…
Et elle s’interrompit, mais Schedoni avait compris sa pensée.
— Pouvez-vous douter, reprit-il, que les mêmes principes qui ont suggéré la résolution ne suffisent à déterminer l’action ?… Pourquoi hésiterait-on à accomplir ce que l’on croit juste ?
— Ah ! mon père ! dit la marquise avec émotion, où trouver un autre vous-même, capable de penser avec la même justesse, d’agir avec la