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ajouta-t-il. Ce que je crains plutôt, c’est que la nuit ne nous surprenne avant que nous soyons à Celano, car la route est montueuse et difficile, et nous ne la connaissons pas bien.

Elena ayant approuvé cette décision, ils prirent congé du vieillard qui leur donna quelques instructions sur la direction à suivre. Arrivés dans le chemin creux où le jeune garçon avait vu les carmes, l’orpheline promena de tous côtés des regards inquiets, tandis que Paolo, tantôt silencieux, tantôt chantant et sifflant pour s’étourdir, sondait de l’œil chaque buisson qui pouvait receler des gens mal intentionnés. La route, après avoir traversé la vallée, conduisait à des montagnes couvertes de troupeaux. Le soleil était près de se coucher lorsque, de la hauteur où nos voyageurs étaient parvenus, ils découvrirent le grand lac de Celano et l’amphithéâtre de montagnes qui l’environne.

Les voyageurs s’arrêtèrent pour admirer ce spectacle et faire reposer leurs chevaux. Les rayons du soleil, réfléchis sur une nappe d’eau de dix-huit à vingt lieues de pourtour, éclairaient les villes et les nombreux villages, les couvents et les églises qui décorent les bords du lac, les bigarrures variées que les diverses cultures donnent à la terre et les montagnes colorées de pourpre qui formaient le fond de ce riche paysage. Elena, malgré son inquiétude, était encore sensible à tant de beautés.

— Voyez, disait-elle à Vivaldi, le calme du rivage, le mouvement onduleux de ces eaux, qui semblent se trouver à l’étroit dans leur vaste bassin, et comme la grâce contraste partout ici avec la grandeur !