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— Moi, dit Paolo hardiment, je les ai vus se diriger vers ce bois là-haut.

— Ce serait bien possible, répondit le berger.

— Et vous pouvez être sûr, reprit le valet en jetant un regard d’intelligence à son maître, qu’ils se tiennent cachés là pour quelque méchant dessein. Vous feriez bien d’envoyer quelqu’un les observer, car vos troupeaux pourraient se ressentir de ce mauvais voisinage.

— Pourtant, mon ami, reprit Vivaldi, n’ayez aucune crainte pour vous. Ces gens-là n’en veulent qu’à nous seuls, je vous en réponds. Mais, comme j’ai sujet de me défier d’eux et que je ne voudrais pas les retrouver sur ma route, je donnerai quelque chose à l’un de vos garçons s’il veut aller jusqu’au bois, du côté de Celano, et de s’assurer s’ils ne sont pas embusqués sur cette route.

Le vieillard y consentit et donna ses instructions à un jeune homme qui partit sur-le-champ et qui revint plus tôt qu’on ne l’attendait. Il n’apportait aucune nouvelle des deux carmes. Il les avait d’abord aperçus dans le bois, au bas d’un chemin creux ; il avait alors monté la côte, mais les avait perdus de vue.

Vivaldi, qui avait consulté Elena pour savoir s’ils devraient ou non continuer leur route, posa encore quelques questions au jeune berger ; puis, convaincu que les deux voyageurs n’avaient pas pris la route de Celano ou que, s’ils l’avaient prise, ils avaient déjà beaucoup d’avance, il proposa de partir et de marcher sans se presser.

— Nous n’avons rien à craindre de ces gens-là,