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l’épuisement de vos forces, car il y a sur la route une nombreuse troupe de pèlerins qui ne tardera pas à vous rattraper.

Cela dit, Vivaldi mit fin à l’entretien en donnant un coup d’éperon à son cheval. La contradiction qu’il avait remarquée, entre les plaintes de ces gens et l’agilité de leur marche, lui donnait fort à réfléchir ; mais les craintes des fugitifs se dissipèrent lorsqu’ils eurent quitté la grande route de Naples pour suivre un chemin assez peu fréquenté qui conduisait à l’ouest, du côté d’Aquila.


Le jour naissant découvrit aux voyageurs le lac de Celano qui baignait le pied des Apennins ; et Vivaldi jugea prudent de se diriger vers ce point qui se trouvait à égale distance de la grande route et du couvent de San Stefano. Ils traversèrent un terrain planté d’oliviers où des paysans qui travaillaient leur indiquèrent une route conduisant d’Aquila à Celano. En descendant dans la plaine, ils arrivèrent en vue d’une maisonnette ombragée par un bouquet d’amandiers. C’était une laiterie appartenant à quelques bergers qui de là veillaient sur leurs troupeaux. Le principal d’entre eux, vieillard vénérable, vint au-devant des étrangers et les conduisit dans la laiterie où l’on s’empressa de leur offrir de la crème, du fromage de lait de chèvre, du miel odorant et des figues sèches. Elena, plus accablée encore de ses inquiétudes que de ses fatigues, se retira après déjeuner.