Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/135

Cette page n’a pas encore été corrigée

à sa recherche, elle en éprouva une vive terreur qui lui fit presser le pas. Les fugitifs arrivèrent enfin sans accident au pied de la montagne, où ils trouvèrent Paolo à son poste avec les chevaux.

— Ah ! mon cher maître, s’écria-t-il, vous voilà donc enfin !… Je commençais à craindre, en vous voyant tarder si longtemps, que les moines ne vous eussent retenu pour vous faire faire pénitence le reste de votre vie !… Que je suis donc heureux de vous revoir !

— Je ne le suis pas moins de te retrouver, mon cher Paolo. Où est la capote de pèlerin que je t’ai chargé de me procurer ?

Paolo la lui donna, et Vivaldi en enveloppa Elena qu’il mit en croupe ; puis ils se dirigèrent vers Naples où l’orpheline se proposait de se rendre au couvent de la Pietà. Cependant Vivaldi, craignant qu’on ne les poursuivît sur cette route, résolut de prendre des chemins détournés. Ils arrivèrent bientôt au terrible passage qu’Elena avait suivi pour venir au monastère.

La lune n’éclairait que faiblement le précipice, et la route passait sous des roches saillantes et comme suspendues en plein ciel.

— Ah ! monsieur, s’écria tout à coup Paolo, qu’est-ce que je vois là ?…

Cela ressemble à un pont. Seulement, il est perché si haut qu’il ne semble guère possible qu’un être humain ait eu l’idée de le bâtir si loin au-dessus de tout chemin praticable !… On dirait que c’est le diable qui a imaginé de s’en servir pour passer d’un nuage à l’autre !