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n’en avez pas le temps Je vais refermer la porte et retarder, aussi longtemps que je le pourrai, ceux qui seraient tentés de vous poursuivre. Ma bénédiction soit avec vous, mes enfants !

Elena et Vivaldi eurent à peine le temps de lui dire adieu. La porte se referma derrière eux ; et le jeune homme, donnant le bras à sa bien-aimée, se dirigea en toute hâte vers l’endroit où Paolo devait l’attendre. Mais en tournant l’angle de la muraille du couvent, il aperçut une longue procession de pèlerins qui sortait par la grande porte. Il recula de quelques pas. Cependant il craignait, en s’arrêtant aux environs du monastère, d’entendre la voix de Geronimo et des frères envoyés à leur poursuite ; mais d’un autre côté, le seul chemin praticable pour arriver au bas de la montagne était alors occupé par les pèlerins. Un clair de lune brillant permettait de distinguer tous les visages de ces hommes qu’ils avaient tant d’intérêt à éviter, tandis qu’ils étaient protégés eux-mêmes par l’ombre de la muraille. Ils prirent le parti de se jeter sous un couvert de palmiers qui les conduisit, par un petit coteau, au pied de quelques roches parmi lesquels ils trouvèrent un abri momentané. Plus éloignés alors du monastère, ils attendirent que la procession des pèlerins, suivant les détours de la montagne, cessât de faire entendre ses chants de plus en plus faibles et indistincts. Alors ils se hasardèrent à descendre avec précaution au travers des rochers, regardant souvent derrière eux du côté du couvent. Elena crut distinguer une lumière mouvante dans sa petite tour et supposant que l’abbesse et ses religieuses étaient