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son épée de l’autre. Ce passage était fort long, et, avant qu’ils fussent parvenus à l’autre extrémité, ils entendirent des chants résonner à quelque distance.

— Qu’est cela ? dit Elena. D’où partent ces sons ?

— De la grotte que nous venons de quitter, dit Geronimo. C’est la dernière antienne des pèlerins à la chapelle de Notre-Dame. Je vois par là qu’il est minuit. Dépêchez-vous donc, signor, il faut que je m’en aille.

Les fugitifs, apprenant ainsi que la retraite leur était coupée, résolurent d’avancer à tout risque. En continuant leur marche, ils entendirent encore le son des cloches qui leur parvenait faible et sourd à travers la muraille du roc.

— Voilà le premier coup des matines, dit Geronimo d’un air alarmé. Il faut que je vous quitte. Hâtez-vous, madame.

Cette recommandation était inutile ; car à ce moment Elena doublait le pas pour atteindre une porte qui lui paraissait être l’issue tant désirée. En passant, elle aperçut l’entrée d’une espèce de chambre pratiquée dans le roc, où brillait une faible lumière ; mais, sans s’arrêter à y jeter les yeux, elle se dirigea rapidement vers la porte. Geronimo donna la lanterne à Vivaldi et se mit en devoir d’ouvrir la serrure pendant que le jeune homme se préparait à lui remettre le salaire convenu. Mais la porte ne cédait pas. Geronimo, se retournant, dit froidement :

— Je crains que nous ne soyons trahis. Il y a deux