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petite porte donnant sur un passage étroit et tortueux pratiqué dans le roc. Tout à coup, Elena se rappela que, d’après la description que lui avait faite sœur Olivia, ce passage devait être celui qui conduisait à l’in pace. Alarmée à l’idée que Geronimo les trahissait, elle refusa d’aller plus loin.

— Où nous conduisez-vous ? lui dit-elle.

— Où vous devez aller, répondit le frère d’une voix sourde.

Et ces mots, qui augmentèrent les alarmes d’Elena, ne laissèrent pas d’inquiéter Vivaldi.

— Si votre dessein est honnête, dit la jeune fille, pourquoi ne pas nous mener à quelque porte du couvent au lieu de nous diriger à travers ce labyrinthe souterrain ?

— Parce que les autres portes sont obstruées par des troupes de frères lais et de pèlerins, répondit Geronimo d’une voix rude. Le signor passerait bien au milieu d’eux ; mais alors que deviendrait la jeune dame ? Au surplus, vous avez su tout cela d’avance et c’est volontairement que vous vous êtes fiés à moi. Ce passage débouche sur des rochers. J’ai couru jusqu’ici assez de risques et je ne veux plus perdre mon temps. Si vous ne voulez pas me suivre, je vous laisse, et vous vous tirerez d’affaire comme vous pourrez.

Il allait refermer la porte, lorsque Vivaldi comprenant les suites que pouvait avoir sa défiance, et d’ailleurs un peu tranquillisé par l’indifférence apparente du frère, s’appliqua à l’apaiser et à encourager Elena.

Cependant, tandis qu’il s’engageait en silence dans les détours du passage, se tenant prêt à toute éventualité, il tendit une main à Elena et prit