Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/120

Cette page n’a pas encore été corrigée

cachant son visage dans le sein de son amie. Elle n’hésitait plus, par une vaine délicatesse, à accepter les offres de Vivaldi ; elle craignait seulement qu’il ne pût risquer pour elle que d’inutiles efforts. Sœur Olivia, qui ne se rendait pas bien compte des causes de son silence, lui fit observer que le temps pressait.

— Dites-moi, ajouta-t-elle, comment je puis vous venir en aide ; car j’y suis décidée. Dussé-je m’exposer à une seconde punition.

Émue de cette générosité qu’elle essaya vainement de combattre, Elena finit par confier à sœur Olivia le projet d’entrevue concerté avec Vivaldi et la consulta sur les moyens de le rencontrer au parloir. Cette confidence ranima l’espoir de la religieuse ; elle dit à Elena qu’il fallait non seulement qu’elle se trouvât dans le parloir à l’heure du souper, mais aussi qu’elle assistât au concert où seraient admis plusieurs étrangers, parmi lesquels Vivaldi saurait sans doute se glisser. Elena objecta que l’abbesse pouvait la reconnaître et la faire enfermer sur-le-champ ; à cela sœur Olivia répondit en promettant de lui fournir un habit de religieuse.

— Dans la foule des sœurs qui rempliront l’appartement, le voile baissé, au milieu des soins et des plaisirs d’une fête, il est peu probable, dit-elle, que l’on vous distingue ; et si la supérieure pense à vous, ce sera pour vous croire confinée dans votre cellule. Que l’espérance vous soutienne donc, mon enfant ! Préparez un billet pour instruire Vivaldi de votre assentiment à ses projets et de la nécessité de ne pas perdre un instant pour les exécuter. Peut-être trouverez-vous une occasion pour le lui remettre au travers de la grille.