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qui est à la droite de madame l’abbesse et qui s’appuie sur le bras d’une de ses compagnes. Elle a un voile blanc, et elle est plus grande que celles qui l’entourent.

Vivaldi fixa sur la novice un regard plein d’anxiété. Soit illusion de son imagination, soit ressemblance réelle, il crut reconnaître Elena et s’efforça vainement de percer le voile qui recouvrait ses traits. La cérémonie commença par une exhortation pathétique du père abbé, directeur d’un couvent voisin ; puis la novice, toujours voilée, s’agenouilla devant lui et prononça ses vœux. Vivaldi y prêta toute son attention ; mais c’était une voix faible et tremblante dont il ne put distinguer le caractère. Pourtant, pendant la suite du service, il lui sembla reconnaître, parmi les chants religieux, ces suaves accents qui naguère, dans l’église de San Lorenzo, avaient pour la première fois captivé son oreille et son cœur. Il écouta de nouveau, sans presque oser respirer, et demeura persuadé qu’il ne se trompait pas. Aussi quel fut son trouble, lorsque le père abbé se mit à détacher le voile blanc de la novice pour y substituer le voile noir ! Il eut grand-peine à ne pas se trahir en s’avançant… Mais le voile blanc ôté, il ne vit qu’un visage inconnu : ce n’était pas son Elena Il respira, et reprit assez de sang-froid pour suivre le reste de la cérémonie La même voix qui l’avait déjà frappé se fit encore entendre ; le timbre en était ému et mélancolique ; il n’en ressentit que mieux la magique influence. Puis une seconde cérémonie commença, et Vivaldi apprit qu’on allait recevoir une novice. Une jeune personne, soutenue par