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cloche, pareil à celui qui accompagne l’agonie des mourants ; et dans le lointain des voix de femmes répondirent à ces sons lugubres par des chants pleins de mélancolie. Le jeune homme s’approcha du chœur dont le sol était jonché de fleurs et de branches de palmiers. Un tapis de velours noir recouvrait les marches de l’autel où se tenaient plusieurs prêtres, attendant en silence. Partout on voyait les apprêts d’une cérémonie, et l’assistance était muette et recueillie. Cependant les chants se rapprochaient de plus en plus, Vivaldi aperçut une longue file de religieuses qui s’avançaient en procession. À leur tête, il distingua l’abbesse, vêtue de ses habits de cérémonie, la crosse en main, marchant avec une dignité orgueilleuse qui n’était pas sans grâce. Après elle venaient, suivant leur rang d’ancienneté, les sœurs de la communauté, puis les novices portant des cierges et entourées d’autres religieuses, vêtues d’un habit différent. Vivaldi, le cœur palpitant, demanda à un moine, qui était près de lui, quelle cérémonie se préparait.

— C’est une procession, lui répondit-on. Vous n’ignorez pas que c’est dans ce bienheureux jour de la fête de Notre-Dame, patronne du couvent, que les jeunes filles qui veulent se consacrer à Dieu prononcent leurs vœux.

— Et, je vous prie, demanda Vivaldi avec une émotion mal contenue, quel est le nom de la novice qui va prendre le voile noir ?

Le moine, l’observant avec curiosité, lui répondit :

— Je ne sais pas son nom. Mais tenez, c’est celle