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le crépuscule, ils s’acheminèrent du côté d’où venaient les sons et reconnurent bientôt des chants d’église.

— Nous sommes près d’un couvent, dit Paolo, c’est l’office du soir.

— Ne vois-tu pas, demanda Vivaldi, quelque bâtiment ou quelque pointe de clocher ?

— Je ne vois rien, monsieur, et cependant nous approchons.

Les chants cessèrent à ce moment ; mais des bruits d’un autre genre attirèrent les voyageurs vers une clairière où une troupe de moines pèlerins couchés sur le gazon causait et riait, pendant que chacun d’eux tirait des provisions de sa besace et les étendait devant lui. Celui qui paraissait être le supérieur, assis au milieu de ses compagnons, leur prodiguait plaisanteries et contes joyeux et recevait d’eux, en échange, quelque partie du contenu des sacs. C’était la gaieté d’une partie de plaisir plutôt que le recueillement d’un saint pèlerinage. Vivaldi s’avança alors et s’adressa au chef de cette troupe pour lui demander son chemin. Celui-ci, voyant un jeune homme bien vêtu, distingué, accompagné d’un domestique, l’invita à s’asseoir à sa droite et à partager le souper de la caravane. Vivaldi accepta l’invitation, et Paolo, après avoir attaché les chevaux à un arbre, s’occupa aussi de l’agréable soin de se réconforter. Pendant que son maître s’entretenait avec le chef, il captiva par sa gaieté et ses lazzi l’attention de toute la troupe, qui convint n’avoir jamais vu meilleur compagnon ni plus drôle. Et tous lui témoignèrent le désir de l’emmener avec