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de lui dire. Il résolut de se rendre à Bracelli, où sans doute le maître de poste lui fournirait de nouveaux renseignements. Dans ce dessein, il retourna à la maison de son père pour attendre le retour de Paolo qu’il voulait emmener avec lui. Débordant d’espoir, malgré les faibles chances de succès qui s’offraient à lui, il ne tarda pas plus longtemps à se mettre en campagne.


Quoique Schedoni méritât bien les traitements dont Vivaldi l’avait accablé, il n’était pas homme à les supporter impunément. Ce qui l’avait surtout blessé au cœur, c’étaient quelques traits relatifs à sa vie passée. C’était là ce qui l’avait forcé à quitter brusquement l’église. Et, à en juger par son effroi, il eût probablement cherché à ensevelir ce fatal secret dans la tombe avec Vivaldi, s’il n’eût redouté le ressentiment de la famille du jeune homme.

Depuis ce moment-là, il n’avait pas pris un instant de repos, à peine un peu de nourriture, et il s’était tenu constamment prosterné au pied du grand autel. Les personnes dévotes s’arrêtaient en le voyant et admiraient sa ferveur. Ceux des religieux qui le haïssaient pour son orgueil, ou qui l’enviaient pour sa réputation de sainteté, souriaient dédaigneusement et passaient outre. En apparence insensible à cette admiration et à ce dédain, Schedoni semblait oublier ce monde terrestre et s’élever