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avec attention. Vivaldi, en s’approchant, fut frappé de sa véhémence.

— Je te répète, disait-il à l’un de ses auditeurs qui semblait sceptique, que je connais parfaitement la maison ; j’y portais du poisson deux fois par semaine. C’étaient de braves gens et j’ai reçu d’eux quelques bons ducats. Mais, comme je vous le disais, quand je frappai à la porte, j’entendis de grands gémissements et je reconnus la voix de la femme de charge qui criait en appelant au secours. Mais je n’y pouvais rien, la porte était fermée. Et pendant que j’allais chercher le vieux Bartoli pour m’aider, voilà qu’un beau cavalier arrive, saute par la fenêtre et libère la vieille. J’ai vu ça de loin. C’est ainsi que j’ai su toute l’histoire.

— Quelle histoire ? demanda Vivaldi en s’avançant. Et de qui parlez-vous ?

— Eh ! pardieu ! voilà mon jeune homme ! dit le pêcheur en le dévisageant. C’est bien vous que j’ai vu là, c’est vous qui avez délié Béatrice !

Vivaldi, voyant qu’il était question de l’aventure de la villa Altieri, interrogea vivement ces hommes sur la route qu’avaient prise les ravisseurs, mais il n’en put rien tirer de satisfaisant.

— Je ne m’étonnerais pas, dit un lazzarone, jusqu’alors étranger à la conversation, que le carrosse qui a passé à Bracelli dans la même matinée, et dont les stores étaient baissés malgré la chaleur, fut celui-là même qui emportait la jeune dame enlevée.

Ce trait de lumière ranima Vivaldi qui recueillit toutes les informations possibles sur cette voiture, sans rien apprendre de plus que ce qu’on venait