vous arracherai le masque d’hypocrisie qui vous couvre et je révélerai à tout votre ordre vos odieuses manœuvres.
Schedoni avait repris son calme habituel. La vue de ce maintien paisible et de ces regards baissés exaspéra le jeune homme.
— Malheureux ! s’écria-t-il, rends-moi Elena. Dis-moi au moins où elle est. Parle ! Ah ! je te forcerai bien à parler !
Comme il exhalait ainsi sa colère en accents et en gestes passionnés, plusieurs religieux furent attirés par le bruit. En voyant la violence du jeune homme opposée à la tranquillité de Schedoni, l’un d’eux s’avança et, retenant Vivaldi par son habit :
— Que faites-vous ? lui dit-il. Ne voyez-vous pas la sainte méditation dans laquelle il est plongé ? Sortez de l’église pendant que vous le pouvez encore ; vous ne savez pas à quel traitement vous vous exposez.
— Je ne sortirai pas d’ici, répondit Vivaldi, avant que cet homme n’ait répondu à mes questions. Je le répète : où est Elena Rosalba ?
Et comme le confesseur demeurait toujours impassible :
— Ceci passe toute croyance ! s’écria le jeune homme. Il n’y a pas de patience qui puisse y tenir. Parle, réponds-moi : connais-tu le couvent de Santa Maria del Pianto ? Connais-tu le confessionnal des Pénitents Noirs ? Te souviens-tu de cette terrible soirée où un crime y fut confessé ?…
Schedoni poussa un cri terrible et, fixant