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50 A TH A L I E,

��SCENE V.

MATHAN, AT H ALI E, ABNÊ'è' S U 1 T E D'A T H A L I E.

��M A T H A N.

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��RANDE reine , eft-ce ici votre place ? Quel trouble vous agite , & quel efïroi vous glace î Parmi vos ennemis que venez-vous chercher î De ce temple profane ofez-vous approcher î Avez-vous dépouillé cette haine fi vive ?. .,

A T H A I, I E.

Prêtez-moi l'un & l'autre une oreille attentive.

Je ne veux point ici rappeller le pafïc , Ni vous rendre raifon du fang que j'ai verfé. Ce que j'ai fait, Abner, j'ai cru le devoir faire. Je ne prends point pour juge un peuple téméraireT Quoique fon infolence air ofé publier , Le ciel même a pris foin de me juftifier. Sur d'édatans fuccès ma puifTance établie A fait jufqu'aux deux mers refpefter Athalie. Par moi Jérufalem goûte un calme profond. Le Jourdain ne voit plus l'Arabe vagabond , Ni l'altier PhililHn , par d'éternels ravages , Comme au temps de vos rois, défoler fes rivages. Le Syrien me traite & de reine oc de fœur. Enfin de ma maifon le perfide opprefleur. Qui devoir jufqu'à moi pouffer fa barbarie , Jéhu, le fier Jéhu tremble dans Samarie, De toutes parts preffé par un puiffant voifîn, Que j'ai fu foulever contre cet afîaflîn , Il me lailTe en ces lieux fouveraine maîtreflc. Je jouiffois en paix du fruit de ma fagefFe. Mais un trouble importun vient depuis quelques jours De mes profpérités interrompre le cours.

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