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TRAGÉDIE. $9

A T H A L I E.

Non, je ne puis, tu vois mon trouble & ma foibleflè. Va , fais dire à Marhan qu'il vienne , qu'il fe prefle, Heureufe , fi je puis trouver par fon fecours Cette paix que je cherche , & qui me fuit toujours i ( Elle s'aJTied. )

��SCENE IV.

ATHALIE , ABNER , SUITE D'ATHALIE.

A B N E R

JVl ADAME , pardonnez fi j'ofe le défendre. Le zèle de Joad n'a point dû vous furprendre. Du Dieu que nous fervons tel eft l'ordre éternel. Lui-même il nous tpaça fon temple & fon autel , Aux feuls enfans d'Aaron commit Ces facrifices , Aux lévites marqua leur place & leurs offices , Et fur-tout défendit à leur poftérité Avec tout autre Dieu toute fociété. Hé quoi ? Vous , de nos rois & la femme & la mère Etes-vous à ce point parmi nous étrangère ? Ignorez-vous nos loix ? Et faut-il qu'aujourdhui ? . Voici votre Mathan , je vous laifîè avec lui.

A T H A L I E.

Votre préfence , Abner , eft ici nécefTaire.

Laiflbns-là de Joad l'audace téméraire.

Et tout ce vain amas de fuperftitions

Qui ferment votre temple aux autres nations.

Un fujet plus preflant excite mes allarmes.

Je fais que dès l'enfance élevé dans les armes

Abner a le cœur noble , & qu'il rend à la fois

Ce qu'il doit à fon Dieu , ce qu'il doit à fes rois,

Demeurez,

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