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PRÉFACE.

L*hiftoîre ne fpécific point le jour où Joas fut pi ^- clamé. Quelques interprètes veulent que ce fut un jour de fête. J'ai choifi celle de la Pentecôte, qui écoit l'une des trois grandes fêtes des Juifs. On y célébroit la mémoire de la publication de la loi fur le mont de Sinaï, & on y ofïroit auflî à Dieu les premiers pains de la nouvelle moifTon ; ce qui faifoit qu'on la noraraoit encore la fête des prémices. J'ai fongé que ces circonf- tances me fourniroient quelque variété pour les chants du chœur.

Ce clwEur cft compofé de jeunes filles de la tribu de Lévi) & je mets à leur tête une fille que je donne pour fœur à Zacharie. C'eft elle qui introduit le chœur chez fa mère. Elle chante avec lui , porte la parole pour lui , & fa'it enfin les fonctions de ce perfonnage des anciens chœurs qu'on appelloit le Coriphée. J'ai aufli efifayé d'imiter des anciens cette continuité d'ac- ; tion , qui fait que leur théâtre ne demeure jamais? vuidc j les intervalles des aûes n'étant marqués que r par des hymnes & par des moralités du chœur , qui ont rapport à ce qui fe paflè.

On me trouvera peut-être un peu hardi d'avoir ofé mettre fur la fcène un prophète infpiré de Dieu , & i qui prédit l'avenir. Mais j'ai eu la précaution de ne mettre dans fa bouche que des expreflîons tirées de$ Prophètes mêmes. Quoique l'Ecriture ne dife pas en- fermes exprès que Joïada ait eu Tefprit de prophétie , comme elle le dit de fon fils , elle le repréfente comme un homme tout plein de l'efprit de Dieu. Et d'ailleurs , ne paroît-il pas par l'Evangile qu'il a pu prophétiferei

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