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��PRÉFACE.

avec fa nourrice au grand-prêtre fon mari , qui les C^ cha tous deux dans le temple , où l'enfant fut élevcj fecrcttement jufqu'au jour qu'il fut proclamé roi dei Juda. L'hiftoire des ro's dit que ce fut la feptièmei année d'après. Mais le texte Grec des Paralipo- mènes » que Sévère Sulpice a fuivi , dit que ce fut la! huitième. C'eft ce qui m'a autorifé à donner à ce prince neuf à dix ans , pour le mettre dtja en érat de répondre aux queftions qu'on lui fait.

Je crois ne lui avoir rien fait dire qui foit au-defTus de la portée d'un enfant de cet âge , qui a de l'efprit & de la mémoire. Mais, quand j'aurois été un peu au- de là , il faut confidérer que c'eft ici un enfant tout ex- traordinaire , élevé dans le temple par un Grand- Prètre, qui, le regardant comme l'unique efpérance de fa nation , l'avoir inftruit de bonne heure dans tous les devoirs de la religion & de la royauté. Il n'en étoit pas de même des enfans des Juifs que de la plu- part des nôtres. On leur apprenoit les faintes lettres , non-feulement dès qu'ils avoien: atteint l'ufage de la raifon , mais , pour me fervir de l'expreffion de S. Paul , dès la mammelle. Chaque Juif étoit obligé d'é- crire une fois en fa vie de fa propre main le volume de la loi tout entier. Les rois étoient même obligés de l'écrire deux fois ; & il leur étoit enjoint de l'avoir con- tinuellement devant les yeux. Je puis dire ici que la France voit en la pcrfonne d'un prince de huit ans & demi, qui fait aujourd'hui fes plus chères délices , un exemple illuftre de ce que peut dans un enfant un heu- reux naturel aidé d'une excellente éducation 5& que fi

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