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44 ES TUER,

XXXXXXXXXKXXXXXXXXXXXX ACTE III.

le Théâtre repréfente Us Jardins d'Efther t (:f un des côtés du Salon où Je f eût le Fefiin»

SCENE PREMIERE.

AMAN, ZARÉS,

Z A B. È s.

V-< 'est donc ici d'Efther le fuperbe Jardin ;

Et ce falon pompeux eft le lieu du feftin.

Mais tandis que la porte en elt cncor fermée,"

Ecoutez les ccnfeils d'une cpoufe allarmée.

Au nom du facré nœud qui me lie avec vous ,

Diflimulez, Seigneur, cet aveugle courroux.

Eclaircillez ce front où la triflefîc efl peinte.

Les rois craignent fur-tout le reproche & la plainte.

Seul entre tous les grands par la reine invité ,

Reffentez donc auffi cette félicité.

Si le mal vous aigrit , que le bienfait vous touche ;

Je l'ai cent fois appris de votre propre bouche 5

Quiconque ne fait pas dévorer un affront ,

Ni de faulfcs couleurs fe déguifer le front ,

Loin de l'afpeft des rois qu'il s'écarte, qu'il fuie.

Il ell des contretemps qu'il faut qu'un fage elTuie.

Souvent avec prudence un outrage enduré

Aux honneurs les plus hauts a fervide degré.

Aman. O douleur, ô fupplice affireux à la penfée ! O honte , qui jamais ne peut être effacée î Un exécrable Juif, l'opprobre des humains , S'cil donc vu de la pourpre habillé par mes mains ? C'eft peu qu'il ait fur moi remporté la vidloirej^ Malheureux , j'ai fervi de héraut à fa gloire»,

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