Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/42

Cette page n’a pas encore été corrigée

H E S f H E R,

Sur un de vos courfiers pompeufement orné , Aux yeux de vos fujecs dans Suze fût mené ; Que pour comble de gloire & de magnificence , Un Seigneur cminenc en richclie , en puilfance , Enfin de votre empire , après vous , le premier , Par la bride guidât fon fuperbe courlîer 5 Et lui-même marchant en habits magnifiques , Criât à haute voix dans les places publiques : Mortels , profternez-vous. C'eft ainlî que le roi Honore le mérite, & couronne la foi.

AsSUÉRUSr

Je vois que la fageflc elle-même t'infpîre.

Avec mes volontés ton fentiment confpire.

Va, ne perds point de temps. Ce que tu m'as difté ,

Je veux de point en point qu'il foit exécuté.

La vertu dans l'oubli ne fera plus cachée.

Aux portes du palais prends le Juif Mardochée,

C'eft lui que je prétends honorer aujourd'hui.

Ordonne fon triomphe , & marche devant lui.

Que Suze par ta voix de fort nom retentifle ,

Et fais à fon afpeft que tout genou fléchifre.

Sortez tous.

A M A N û pan»

Dieux !

��SCENE VI.

ASSUÉRUS feul.

i-/E PRIX cft fans doute inouï. Jamais d'un tel honneur un fujet n'a joui. Mais plus la récompenfe eft grande & glorieufe > Pl-us même de ce Juif la race eft odieufe , Plus j'alFure ma vie , & montre avec éclat Combien AÛTuérus redoute d'être ingrat.

�� �