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TRAGÉDIE, zy

H y D A s P E. Qui ? Ce chef d'une race abominable , împîe ?

Aman. Oui, lui-même,

H Y D A s p E. Hé , Seigneur , d'une fi belle vie Un fi foiblc ennemi peut-il troubler la paix î

Aman. L'infolent devant moi ne fe courba jamais. En vain de la faveur du plus grand des monarques Tout révère à genoux hs glorieufes marques. Lorfquc d'un fainr refpeû tous les Perfans touchés » N'ofent lever leurs fronts à la terre attachés , Lui fièrement afîis , &c la tête immobile , Traite tous ces honneurs d'impiété fervile , Préfente à mes regards un front féditieux , Et ne daigneroit pas au moins haiSet les yeux. Du palais cependant il aflîège la porte. A quelque heure que j'entre, Hydafpe, ou que je forte. Son vîfage odieux m'afflige & me pourfuit , Et mon efprit troublé le voit encor la nuit. Ce matin j'ai voulu devancer la lumière. Je l'ai trouvé couvert d'une afFreufc poufTîère ; Revêtu de lambeaux , tout pâle 5 mais fon œil Confervoit fous la cendre encor le même orgueil. D'où lui vient, cher ami , cette impudente audaee ? Toi , qui dans ce palais vois tout ce qui fe palfe , Crois-tu que quelque voix ofe parler pour lui î Sur quel rofcau fragile a-t-il mis fon appui l

H Y D A s p E. Seigneur, vous le favez , fon avis falutaîre Découvrit de Tharès le complot fanguinaire. Le roi promit alors de le récompenfer j -Le roi , depuis ce temps , paroît n'y plus pénfer.

Aman. Non , il faut à tes yeux dépouiller Tartifice, J'ai fû de mon deftin corriger l'injuftice,

Bij

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