DIVERSES. 305
Efpagnols , quatre Wallons , & en un régiment de cavalerie , 6c quelques compagnies franches. Le prince de Barbançon , Gouverneur de la province, l'étoic auffi de la ville & du château, & toutes ces troupes avoient ordre de lui obéir. On ne doutoit pas qu'étant pourvue de toutes les chofes nécelTaires pour foutenir un long fiége, & ayant à défendre une pkce de cette réputation, également bien fortifiée & par l'art &: par la nature , une gatnifon Ci nombreufe ne fe fîgnaldc par une vigoureufe réfiftance, d'autant plus qu'elle n'ignoroit pas les grands apprêts qui fe faifoient pour la fecourir.
Le roi , pour ne point accabler fes troupes de trop de travail , n'attaqua d'abord que la ville feule. On y fit deux attaques différentes ; mais il y en avoit Une qui n'étoit proprement qu'une faufTe attaque ; ôi c'étoit celle qui étoit de de - là la Meufe. La véritable étoit en-deçà. Il fut réfolu d'y ouvrir trois tranchées qui fe rejoindroient enfuitc par des lignes parallèles 5 la première , le long du bord de la Meufe ; la féconde , à mi-côte de la hauteur de Bouge ; & la troifième , par un grand fond qui aboutifToit à la place du côté de la porte de fer.
Toutes chofes étant donc préparées , la tranchée fut ouverte la nuit du vingt neuvième au trentième Mai. Trois bataillons avec un lieutenant- général & un brigadier , montèrent à la véritable attaque , & deux à la faufle avec un maréchal de camp 5 ce qui fut continué jufqu'à la prife de la ville. Le comte d'Au- vergne , comme le plus ancien lieutenant - général , monta la première garde. Dès cette nuit on avança le travail jufqu'à quatre - vingt coifes du glacis. On tra- vailla en même temps avec tant de diligence aux batte- ries , tant fur la hauteur de Bouge que de l'autre côté de la Meufe , que hs unes & hs autres fe trouvèrent bien -toc en état de tirer & de prendre la fupériorité fur L' canon de la place.
La nuit fuivance , le travail qu'on avoit fait fut per-^ fc ftionné.
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