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Même tu leur promis , de ta bouche facrée , Une poftérité d'éternelle durée. Hélas , ce peuple ingrat a méprifé ta loi l La nation chérie a violé fa foi. Elle a répudié fon époux & fon père , Pour rendre à d'autres dieux un honneur adultère. Maintenant elle fert fous un maître étranger. Mais c'efi: peu d'être efclave , on la veut égorger. Nos fuperbes vainqueurs , infultant à nos larmes , Imputent à leurs dieux le bonheur de leurs armes , Et veulent aujourd'hui qu'un même coup mortel Abolifle ton nom , ton peuple , & ton autel. Ainfî donc un perfide, après tant de miracles , Pourroit anéantir la foi de tes oracles ? Raviroit aux mortels le plus cher de tes dons , Le faint que tu promets , & que nous attendons ? Non , non , ne foufFre pas que ces peuples farouches} Yvres de notre fang, ferment hs feules boucher Qui dans tout l'univers célèbrent tes bienfaits 5 Et confonds tous ces dieux qui ne furent jamais. Pour moi , que tu retiens parmi ces infidèles , Tu fais combien je hais leurs fêtes criminelles , Et que je mets au rang des profanations Leur table , leurs feftins, & leurs libations ; Que même cette pompe où je fuis condamnée , Ce bandeau , dont il faut que je paroifTe ornée , Dans ces jours folemnels à l'orgueil dédiés , Seule & dans le fecret, je le foule à mes pieds ; Qu'à ces vains ornemens je préfère la cendre , Et n'ai de goût qu'aux pleurs que tu me vois répandre. J'attendois le moment marqué dans ton arrêt , Pour ofer de ton peuple embrafler l'intérêt. Ce moment eft venu. Ma prompte obéiflauce Va d'un roi redoutable affronter la préfence. C'eft pour toi que je marche. Accompagne mes pas Devant ce fier lion , qui ne te connoît pas. Commande.en me voyant.que fon courroux s'appaife. Et prête à mes difcours un charme qui lui plaife.

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