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DIVERSES. m

fomans ; vous croyez qu'ils ne font faits que pour di- vercir le monde , & que , comme il aime les chofes nouvelles , on doit avoir foin de n'y rien dire que de ^ nouveau. Il y a d'autres geias qui les lifent dans une difpofition un peu diitérente de la vôtre. Ils y chcr- [chent réclaircifièment des contcftations. Ils tâchent i à profiter des vérités dont on fe fert pour foutenir la i cauic que Ton défend. Ils remarquent comment on I démêle les difficultés èc les équivoques. Ils font furpris d'y voir , que tandis que ceux qui difent que les pro- pofitions font dans Janfenius demeurent fans preuve fur une chofe dont les yeux fout juges, ceux qui nient qu'elles y foient , quoiqu'ils fuilènt déchargés de la preuve , félon la régie de droit , ont prouvé cent ô£ cent fois cette négative d'une manière invincible. En- fin ils aiment à voir difliper tout ce qu'on allègue pour la créance du fait de Janfenius > en le réduifant à l'ef- pcce de celui d'Honorius ; & au lieu que la répétition de cette hiftoire vous ennuie , ils voyent avec piaiiîr qu'il n'y a qu'à la répéter pour faire évanouir le fan- tôme de la nouvelle hércjie toutes les fois qu'on le ra- mène. N'eft-il pas vrai , Monfieur, que vous avez bien de la peine à comprendre comment il peut y avoir des gens de cette humeur-là ? Quoi, on ne fe lafle point de lire les écrits de théologie pleins de longues 6" de do6les périodes , où l'on ne fait que citer les pères, & où Von juflifie fa conduite par leurs exemples f On peut fouf- firir des gens qui trouvent dans les pères tout ce qu'ils veulent, qui examinent chrctiennement les mœurs 6* les livres , & qui vont chercher dansjûfnr Bernard &: dans faint Auguflin des règles pour difcerner ceux qui font véritablement fages d'avec ceux qui ne le font pas ?

Je crois , Monfleur, qu'il eft bon de vous avertir que fî les meilleurs amis de ceux de Port-Royal les vouloient louer, ils ne diroient que ce que vous dites. Je vois bien que vous n'y prenez pas garde ; &: fous ombre qu'on ne loue point de cette forte ni les ro- mans ni ceux qui les font , vous croyez ne les point

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