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DIVERSES, 107

ÎI5 auroîent voulu dire une fi mauvaife raifon, & d'une manière fi in)urieufe à faim Jérôme , vous deviez at- tendre qu'ils l'euflent dite 5 & alors vous auriez eu rai- fon de vous railler d'eux , au lieu qu'ils ont fujet de £è moquer de vous.

Après ce raifonnement, vous en faites un autre pour mfti£er la comédie , & il y a plaifir de vous le voir poufler à votre mode. Vous croyez qu'il eft invincible j & parce que vous n'en voyez point la réponfe , vous ne pouvez concevoir qu'il y en ait. Vous la demandez hardiment à l'auceur des lettres , comme s'il ne pou- voir la donner, & comme s'il étoit impofTiblc de favoir ce que vous ne favez pas. Saint Auguflin , dites-vous , s'accufe de s'être laiJJ'é attendrir à la comédie ; qu'efl-ce que vous conclue^ de-ld .«* Dire^-vous cu'il ne faut point aller à la comédie f Mais faim Auguflin s' accu e aufji d'avoir pris trop de plaijlr au chant de l'Eglife, c/î-ce d dire qu'il ne faut point aller à VEglijè.

Ce raifonnement prouve invinciblement ce que vouî dites iix oufept lignes plus haut , que vous n'êtes point théologien. On ne peut pas en douter après cela ; mais on doutera peut-être fi vous êtes chrétien , puifqiie vous ofez comparer le chant de l'Eglife avec les décla- mations du théâtre.

Qui ne fait que la divine pfalmodie eft une chofe fî' bonne d'elle-même qu'elle ne peut devenir mauvaife ,. que par le même abus qui rend quelquefois les Sacre - mens mauvais î Et qui ne fait au contraire que la co- médie eft naturellement fî mauvaife , qu'il n'y a poiiic de détour d'intention qui puifTe la rendre bonne.

Avec quel efprit avez-vous donc joint deux chofes. plus contraires que n'étoic l'Arche d'Alliance & l'i- dole d^ Dagon , & qui font auffi éloignées que le ciel, l'eft de l'enfer ? Quoi , vous comparez l'Eglife avec le. .théâtre ? Les divins cantiques avec les cris des Bac- chantes ?Les faintes écritures avec des difcours impudi- ques î Les lumières des prophètes avec des imagina- lions de poètes î L' efprit de Dieu avec le démon d&

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