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PROLOGUE,

LA PIÉTÉ.

JL' U SÉJOUR, bienheureux de la Divinité , Je dcfcends dans ce lieu * par la grâce habité. L'innocence s'y plaît , ma compagne éternelle ; Et n'a point fous les cisux d'afyle plus fidèle. Ici , loin du tumulte , aux devoirs les plus faints Tout un peuple naiflant eft formé par mes mains. Je nourris dans fon cœur la femence féconde Des vertus , dont il doit fandifier le monde. Un roi qui me protège , un roi vidorieux A commis â mes foins ce dépôt précieux. C'eft lui qui ralTembla ces colombes timides ," Eparfes en cent lieux , fans fecours & fans guides. Pour elles , à fa porte , élevant ce palais , Il leur y fit trouver l'abondance & la paix.

Grand Dieu, que cet ouvrage ait place en ta mémoire! Que tous les foins qu'il prend, pour foutenir ta gloire. Soient gravés de ta main au livre où font écrits Les noms prédellinés des rois que tu chéris ! Tu m'écoutes. Ma voix ne t'eil point étrangère : Je fuis la piété , cette fille fi chère , Qui t'offre de ce roi les plus tendres foupirs. Du feu de ton amour j'allume fcs defirs. Du zèle qui , pour toi , l'enflamme & le dévore , La chaleur fe répand du couchant à l'aurore. Tu le vois tous ks jours devant toi profterné , Humilier ce front de fplendeur couronné ; Et , confondant l'orgueil par d'auguftes exemples ; Baifer avec refpeâ: le pavé de tes temples. De ta gloire animé, lui feul de tant de rois S'arme pour ta querelle , & combat pour tes droiçs. Le perfide intérêt, l'aveugle jaloufîe , S'unifTent contre toi pour l'alFreufe héréfié.

1 ta Maifon de Saint-Cyr^

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