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itfo ŒUVRES

Ea vain , de vos lauriers, on fe paroit la tcte f

Ec vos chantres fameux Etoien: les plus fujets aux coups de la tempête ,

Et les plus malheureux.

C'eft en vain qu'autrefois les lions & les arbres Vous fuivoient pas-à-pas ;

La fortune, toujours plus dure que les marbres , Ne s'en émouvoir pas.

Mais ne la craignons plus. Louis , contre fa haine , Vous protège aujourd'hui ;

Et , près de cet Augufte , un illuftre Mécène Vous promet fon appui.

Les foins de ce grand homme appaiferont la rage

De vos fiers ennemis ; Et , quoi qu'il vous promette, il fera davantage Qu'il ne vous a promis.

Venez donc , puifqu'enfin vous ne fauriez élire ^ Un plus charmant féjour ,

Que d'être auprès d'un roi , dont le mérite attire Tant de dieux à fa cour.

Moi-même, auprès de lui, je ferois ma demeure ,

Si Ces exploits divers Ne me contraignoient pas de voler , à toute heure ,

Au bout de l'univers.

Là finit fon difcours , & la troupe immortelle

Qui l'avoir écouté. Voulut voir le hétos , que la nymphe fidelle

Leur avoir tant vanté.

Sa préfence effaça , dans leur ame charmée ,

Le fouvcnir des cicux ; Et, dans le même inftant, la prompte renommée

L'alla dire en lovs lieux.

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