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15^ ŒUVRES

L'impatiente renommée ,

Ne pouvant cacher fes tranfports ;

Vint m'entretenir fur ces bords

De l'objet qui l'avoir charmée^ O Dieu , que fes difcours accrurent mes defîrs î Que je fcntis, dès-lors , de joie & de plaifirs A vous ouir nommer fi charmante & fi belle î Sa voix feule arrêta la courfe de mes eaux ;

Les zéphirs en foule autour d'elle Cédèrent , pour l'ouir, d'agiter mes rofeaux.

Tout l'or dont fe vante le Tage ,

Tout ce que l'Inde fur fes bords

Vit jamais briller de tréfors ,

Sembloit être fur mon rivage. Qu'étoit-ce , toutefois, de ce grand appareil , Dès qu'on jettoit les yeux fur l'éclat nompareil Dont vos feules beautés vous avoient entourée ? Je fais bien que Junon parut moins belle aux dieux ,

Et moins digne d'être adorée, Lorfqu'en nouvelle reine elle entra dans les cieux.

Régnez donc , princeflfè adorable ,

Sans jamais quitter leféjour

De ce beau rivage , où l'amour

Vous doit être fi favorable. Si Ton en croit ce dieu, vous y devez cueillir Des rofes que fa main gardera de vieillir , Et qui d'aucun hyver ne craindront Tinfolence ; Tandis qu'un nouveau Mars , forti de votre fein ,

Ira couronner fa vaillance De Ja palme ^ui croîç aux rives du Jourdain.

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