i5t ŒUVRES
Ils font des plus grands rois l'agréable ré;our J Ils le font des plaifirs , ils le font de l'amour. Il n'eft rien de fi doux que l'air qu'on y refpire. Je reçois les tributs de cent fleuves divers > Mais de couler fous votre empire , C'eft plus que de régner fur l'empire des mers,
' O que bien-tôt , fur mon rivage ,
On verra luire de beaux jours !
Oh , combien de nouveaux amours
Me viennent des rives du Tage ! Que de nouvelles fleurs vont naître fous vos pas î Que je vois après vous de grâces & d'appas Qui s'en vont amener une faifon nouvelle ! L'air fera toujours calme , èc le ciel toujours clair ^
Et près d'une faifon fi belle , L'âge d'or feroit pris pour un fiède de fer.
Oh , qu'après de rudes tempêtes
Il eft agréable de voir ,
Que les Aquilons fans pouvoir
N'ofent plus gronder fur nos têtes ? Que le repos eft doux après de longs travaux î Qu'on aime le plaifir qui fuit beaucoup de maux î Qu'après un long hyver le printemps a de charmes î Auffi , quoique ma joie excède mes fouhaits ,
Qui n'auroit point fcnti d'allarmes , Pourroit-il bien juger des douceurs de la paix î
Pavois perdu toute efpérance ,
Tant chacun croyoit mal-aifé >
Que jamais le ciel appaifé
Dût rendre le calme à la FrancCi Mes champs avoient perdu leurs moi(rons& leurs fleurs ; Je roulois dans mon fein moins d' flots que de pleurs ; La trifteflc & l'effroi dominoient fur mes rives. Chaque jourm'apportoit quelques malheurs nouveaux.
Mes nymphes pâles &: craintives A peine s'afluroient dans le fond de mes eaux.
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