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PLAN D'IPHIGÈNIE, 147

avez deux Grecs à facrifier. Comment, Seigneur ? On m'ell venu avertir que deux jeunes hommes étoient en- vironnés d'une grande foule de peuple contre lequel ils fe défendoient. J'ai couru fur le bord de la mer : je les ai trouvés à la porte du temple qui vendoient chè- rement leur vie , & qui ne fongeoient chacun qu'à la défenfe l'un de l'autre. Leur courage m'a piqué de gé- nérolîté. Je les ai défendus moi-même ; j'ai défarmé le peuple , & ils fe font rendus à moi. Leurs habits lej ont fait pafTer pour Grecs : ils l'ont avoué. J'ai frémi à cette parole ; on les a amenés malgré moi à mon père ; & vous pouve? juger quelle fera leur dellinée. La joie eft univerfelle , Se on remercie les dieux d'une prifc qui me mec au défefpoir. Mais enfin, Madame, ou je ne pourrai, ou je vous affranchirai bien-tôt de la mal- heureufe dignité qui vous engage à ces facrifices. Mais voici h roi mon père.

Scène III.

Quoi , Madame , vous êtes encore ici î Ne devrîez- vous pas être dans le temple, pour remercier la déelTe de ces deux vidimes qu'elle nous a envoyées ? Allez prépa- rer tout pour le facrificc, & vous reviendrez enfuitc, afin qu'on vous remette entre les mains ces deux étrangers,

S C E N 5 IV.

Iphigénîefort, (3^ le prince fait quelques efforts pour

obtenir defonpère la vie de ces deux Grecs, afin qu^ll ne

les ait pas fauves inutilement. Le roi le maltraite , 6* lui

dit que ce font là desfemîmeas qui lui ont été mfpirés par.

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