TRAGÉDIE. I
M A T H A N.
Pouriicz-vous un moment douter de raccsprer ! D'un peu de coi-uplaifance eft-ce trop l'acheter î
J G s A B E T.
J'admirois fi Mathan , dépouillant l'artifice , Avoit pu de fon cœur furmonter l'injuftice , Et fi de tant de maux le funefte inventeur , De quelque ombre de bien pouvoir être l'auteur»
Mathan. De quoi vous plaignez-vous ? Vient- on avec furie Arracher de vos bras votre ffls Zacharie ? Quel eft cet autre enfant lî cher à votre amour ? Ce grand attachement me furprend à mon tour» Eft-ce un tréfor pour vous fi précieux , fi rare î Efl-ce un libérateur que le ciel vous prépare î Songez-y. Vos refus pouroient ine confirmer Un bruit fourd , que déjà Ton commence à. femer.
J G s A B E T.
Quel bruit î
Mathan. Que cet enfant vient d^illuftre origine 5 Qtf*a quelque grand projet votre époux le dcftine.
J G s A B E T.
Et Mathan , par ce bruit qui flatte fa fureur.. . .
Mathan. Princeflfe , c'eft â vous à me tirer d'erreur. Je fais que , du menfonge implacable ennemie, Jofabct livreroit même fa propre vie , S'il falloir que fa vie à fa ûncérité Coûtât le moindre mot contre la vérité. Du fort de cet enfant on n'a donc nulle trace ? Une profonde nuit enveloppe fa race ? Et vous-même ignorez de quels parens ifl!u , De quelles mains Jcad en Ces bras l'a reçu. Pariez, je vous écoute , & fuis prêt de vous croire» Au Dieu que vous feryez, princeiîe, rendez gloire;;
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