leo AT H A L I E,
A T H A L I E ^ Jofabct. Sa mémoire cil fwielle j &, dans tout £e qu'il dit , De vous & de Joad je rcconnois l'efprit. Voill comme, infedant cette fimple jeunefle , Vous employez tous deux le calme où ;e vous iaiire. Vous cultivez déjà leur haine & leur fureur. Vous ne leur prononcez mon nom qu'avec horreur.
J G s A B E T.
Peut-on de nos malheurs leur dérober lliiHoire ? Tout l'univers les fait. Vous-même en faites gloire,
A T H A L I E.
Oui , ma jufte fureur , ai j'en faii vanité ,
A vengé mes parens fur ma poftérité.
J'aurois vu maiïacrer & mon père , &: mon frère ,
Du haut de fon palais précipiter ma mère ,
Et dans un même jour égorgera la fois ,
( Quel fpeûacle d'horreur 1 ) quatre-vingt fils de rois ?
Et pourquoi ? Pour venger je ne fai quels prophètes.
Dont elle avoit puni les fureurs indifcrètes.
Et moi, reine fans cœur, fille fans amitié ,
Efclave d'une lâche & frivole pitié ,
Je n'aurois pas du moins à cette aveugle rage
Rendu meurtre pour meurtre , outrage pour outrage ,
Et de votre David traité tous les neveux ,
Comme on traitoit d'Achab les reftes malheureux ?
Où feroîs-je aujourd'hui , fi domptant ma foibleflè.
Je n'eufle d'une mère étouffé la tendreffe ;
Si ai mon propre fang m.a main vcrfant des fîots,
N'eût par ce coup hardi réprimé vos complots î
Enfin de votre Dieu l'implacable vengeance
Entre nos deux maifons rompit toute alliance.
David m'efl en horreur ; & \ts fils de ce roi ,
Quoique nés de mon fang , font étrangers pour moî«
J o s A B E r. Tout vous a réuffi. Que Dieu voie & nous juge.
A T H A L I E.
£e Dieu depuis long-temps votre unique refuge ,
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