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l'heure fatale est enfin arrivée

Qu'à votre liberté le ciel a réservée.

Rien ne me retient plus, et je puis dès ce jour,

Accomplir le dessein qu'a formé mon amour.

Non que vous assurant d'un triomphe facile,

Je mette entre vos mains un empire tranquille;

Je fais ce que je puis, je vous l'avais promis:

J'arme votre valeur contre vos ennemis,

J'écarte de vos jours un péril manifeste;

Votre vertu, Seigneur, achèvera le reste.

Osmin a vu l'armée: elle penche pour vous;

Les chefs de notre loi conspirent avec nous;

Le vizir Acomat vous répond de Byzance,

Et moi, vous le savez, je tiens sous ma puissance

Cette foule de chefs, d'esclaves, de muets,

Peuple que dans ses murs renferme ce palais,

Et dont à ma faveur les âmes asservies

M'ont vendu dès longtemps leur silence et leurs vies.

Commencez maintenant. C'est à vous de courir

Dans le champ glorieux que j'ai su vous ouvrir.

Vous n'entreprenez point une injuste carrière;

Vous repoussez, Seigneur, une main meurtrière:

L'exemple en est commun, et parmi les sultans,

Ce chemin à l'empire a conduit de tout temps.

Mais pour mieux commencer, hâtons-nous l'un et l'autre

D'assurer à la fois mon bonheur et le vôtre.

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