Et même veut partir avant que Rome inſtruite
Puiſſe voir ſon désordre, & jouir de ſa fuite.
Elle écrit à Céſar.
Et Titus ?
Le peuple, avec tranſport, l’arrête, l’environne,
Applaudiſſant aux noms que le ſénat lui donne.
Et ces noms, ces reſpects, ces applaudiſſemens,
Deviennent pour Titus autant d’engagemens,
Qui le liant, Seigneur, d’une honorable chaîne,
Malgré tous ſes ſoupirs, & les pleurs de la reine,
Fixent dans ſon devoir ſes vœux irréſolus.
C’en eſt fait. Et peut-être il ne la verra plus.
Que de ſujets d’eſpoir, Arſace, je l’avoue !
Mais d’un ſoin ſi cruel la fortune me joue ;
J’ai vu tous mes projets tant de fois démentis,
Que j’écoute, en tremblant, tout ce que tu me dis.
Et mon cœur prévenu d’une crainte importune,
Croit même en eſpérant, irriter la fortune.
Mais que vois-je ? Titus porte vers nous ſes pas.
Que veut-il ?
Scène III.
Demeurez, qu’on ne me ſuive pas.
Enfin, prince, je viens dégager ma promeſſe.
Bérénice m’occupe, & m’afflige ſans ceſſe.