3i4 PHEDRE,
Toi-même en ton efprit rajjpelle lepafle.
C'eft peu de t'avoir fui, cruel, je t'ai chaire.
J'ai voulu te paroître odieufe , inhumaine.
Pour mieux te réfifter , j'ai recherché ta haine.
De quoi m'ont profité mes inutiles foins î
Tu me haillois plus , je ne t'aimois pas moins.
Tes malheurs te prêtoient encor de nouveaux charmes.
J'ai langui , j'ai féché dans les feux , dans les larmes.
Il fuffit de tes yeux pour t'en perfuader ,
Si tes yeux , un momeiu, pouvoient me regarder.
Que dis-je ? Cet aveu que je te viens de faire ,
Cet aveu fi honteux, le crois-tu volontaire ?
Tremblante pour un fils que je n'ofois trahir ,
Je te venois prier de ne le point hair.
Foibles projets d'un cœur trop plein de ce qu'il aime I
Hélas, je ne t'ai pu parler que de coi-même I
Vcnges-coi, punis-moi d'un odieux amour.
Digne fils du héros qui t'a donné le jour ,
Délivre l'univers d'un monftre qui t'irrite.
La veuve de Théfée ofe aimer Hippolyte I
Crois-moi, ce monftre affi'eux ne doit point t'échappcr.
Voilà mon cœur. C'eft-là que ta main doit frapper.
Impatient déjà d'expier fcn otFenfe ,
Au devant de ton bras je le fens qui s'avance.
Frappe. Ou G. tu le crois indigne de tes coups ,
Si ta haine m'envie un fupplicc fi doux ,
Ou fi d'un fang trop vil ta main feroit trempée ,
Au défaut de ton bras , prête-moi ton épée.
Donne.
(E N O N E.
Que faites-vous , Madame ! Jufte.s dieux î Mais on vient. Evitez des témoins odieux. Venez, rentrez , fuyez un honte certaine.
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