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TRAGÉDIE. 303

Et fa haine , irritant une flamme rebelle , Prête à Ton ennemie une grâce nouvelle. Enfin , d'un chafte amour pourquoi vous effrayer î S'il a quelque douceur , n'ofez-vous l'eflkyer î En croirez-vous toujours un farouche fcrupule î Craint-on de s'égarer fur les traces d'Hercule ? Quels courages Vénus n'a-t-elle pas domtés ? Vous-même où feriez-vous , vous, qui la combattez , Si toujours Antiope , à fes loix oppofée , D'une pudique ardeur n'eût brûlé pour Théfec î Mais que fert d'afFeéler un fuperbe difcours ? Avouez-le, tout change 5 & , depuis quelques jours , On vous voit moins fouvent , orgueilleux & fauvage , Tantôt faire voler un char fur le rivage , Tantôt , favant dans l*art par Neptune inventé , Rendre docile au frein un courfier indompté. Les forets de nos cris moins fouvent retentiflent. Chargés d'un feu fecret vos yeux s'appefantiflent. Il n'en faut point douter, vous aimez, vous brûlez , Vous périfTez d'un mal que vous difîimulez. La charmante Aricie a- 1- elle fu vous plaire î

HlPPOLYTE.

Théramènc , je pars & vais chercher mon père.

Théraméne. Ne verrez-vous point Phèdre avant que de partir , Seigneur î

HiPPOLYXE.

C'eft mon dcflcin ; tu peux l'en avertir. Voyons la , puifqu'ainfi mon devoir me l'ordonne. Mais quel nouveau malheur trouble fa chère CEnone î

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