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TRAGÉDIE. 285

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SCENE IV.

CLYTEMNESTRE, ^GINE, Gardes.

Clvtemnestre.

/x H , vous n'irez pas feule , & je ne prétens pas . . . Mais on fe jette en foule au-devant de mes pas. Perfides, contentez votre foif fanguinaire.

JE G I ti E.

Où courez-vous , Madame î Et que voulez-vous faire î

Clytemnestre. Hélas , je me confume en impuiffans efforts,

Et rentre au trouble affreux , dont à peine je fors.

Mourrai-je tant de fois , fans fortir de la vie î

JE c i s E. Ah , favez-vous le crime , Se qui vous a trahie , Madame ? Savez-vous quel ferpent inhumain Iphigénic avoit retiré dans fon fcin î Eriphilc , en ces lieux par vous-même conduite , A feule à tous les Grecs révélé votre fuite.

Clytemnestre. O monîlre , que Mégère en fes flancs a porté î Mondre , que dans nos bras les enfers ont jette î Quoi, tu ne mourras point î Quoi, pour punir fon crime.. Mais ou va ma douleur chercher une victime ? Quoi , pour noyer les Grecs &: leurs mille vaiflèaux. Mer , tu n'ouvriras pas des abîmes nouveaux ? Quoi , lorfque les challant du port qui les recèle , L'Aulide aura vomi leur flote criminelle , Les vents , les mêmes vents fi long-temps accufés, Ne te couvriront pas de fes vaiflèaux brifés î

Et toi , Soleil , & toi , qui , dans cette contrée, Rcconnois l'héritier & le vrai fils d'Atrée ; Toi , qui n'ofas du père éclairer le fellin , Recule , ils t'ont appris ce funefl:e chemin î

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