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TRAGÉDIE. 17^

��ACTE V.

SCENE PREMIERE.

IPHIGENIE, iEGINE.

Iphigénie.

V-< ESSE de m'arrêter. Va , retourne à ma mère ,"

^gine , il faut des dieux appaifer la colère.

Pour ce fang malheureux qu'on veut leur dérober >

Regarde quel orage eft tout prêt â tomber.

Conlîdère l'état où la reine eft réduite.

Voi comme tout le camp s'oppofe à notre fuite ;

Avec quelle infolence, ils ont, de toutes parts ,

Fait briller à nos yeux la pointe de leurs dards.

Nos gardes repoufTés, la reine évanouie . . .

Ah , c'eft trop l'expofer , foufFre que je la fuie !

Et , fans attendre ici Ces fecours impuiflans ,

LaiflTe moi profiter du trouble de fcs fens.

Mon père même , hélas 1 puifqu'il faut te le dire ,

Mon père , en me fauvant , ordonne que j'expifte.

^ G I N E.

Lui, Madame I Quoi donc ? Qu'eft-ce qui s'cft pafiTé î

Iphigénie. Achille trop ardent l'a peut-être offenfé. Mais^c roi, qui le hait, veut que je le haiflè* Il ordonne à mon cœur cet affreux facrifice , Il m'a fait par Arcas expliquer fes foubaits , itgine , il me défend de lui parler jamais.

iE G 1 N E. Ah , Madame !

Iphigénie. Ah , fcntence ! Ah , rigueur inouïe l Dieux plus doux , vqus n'avez demandé que ma vie l

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