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iî8 I P H I G E N I E,

Clytemnestre.

Oubliez une gloire importune. Ce trifte abaiffemenc convient à ma fortune. Heureufe , h mes pleurs peuvent vous attendrir I Une mère à vos pieds peut tomber fans rougir. C'eft votre époufe , héJas , qui vous eft enlevée I Dans cet heureux efpoir je Tavois élevée. C'eft vous que nous cherchions fur ce funcfte bord 5 Et votre nom , Seigneur , la conduit à la mort. Ira-t-ellc , des dieux implorant la juftice , Embraller leurs autels parcs poui fon fupplice ? Elle n'a que vous feul. Vous êtes en ces lieux Son père, fon époux, fon afyle , fes dieux. Je lis dans vos regards la douleur qui vous preHe. Auprès de votre époux, ma fille , je vous laiiTe. Seigneur , daignez m'attendre, èc ne la point quitte A mon perfide époux je cours me prcfenter. Il ne fouriendra point la fureur qui m'anime. Il faudra que Caichas cherche une autre vidime. Ou , fi je ne vous puis dérober à leurs coups , Ma fille, ils pourront bien m'immoler avant vous.

��SCENE V L

ACHILLE, IPHIGÉNIE,

Achille.

iVl ADAME , je me tais , & demeure immobile. Eft-ce à moi que Ton parle , & connoît-on Achille Une mère, pour vous, croit devoir me prier. Une reine, à mes pieds , fe vient humilier. Et, me deshonorant par d'injuftes allarmes , Pour attendrir mon cœur on a recours aux larmes. Qui doit prendre à vos jours plus d'intérêt que moi ? Ah, fans doute, on s'en peut repofer fur ma foi.

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