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TRAGÉDIE. 247

E R. I P H I L E.

D'Argos , ùùus un moment, vous reprenez la route.

I P K I G É N I E.

' •! moment quelquefois éclaircit plus d'un doute.

S , Madame, je vois que c'cft trop vous preffcr.

Je vois ce que jamais je n'ai voulu penfer.

Achille . . . .Vous brûlez que je ne fois partie. E R I p H I X E. .1 I Vous me foupçonnez de cette perfidie?

Koi, j'aimerois, Madame, un vainqueur furieux,

Qui, toujours tout fanglant , fe préfente à mes yeux ;

Qui k flamme à la main , £c de meurtres avide ,

Mu en cendres Lefbos . . .

Iphicénie.

Oui, vous l'aimez, perfide.

Te ces mêmes fureurs que vous me dépeignez ; 5 bras que dans le fang vous avez vus baignés ; ' morts , cette Lefbos , ces cendres , cette flamme , p.t Izs traits dont Tamcur l'a gravé dans votre amc 5 , loin d'en dételVer le cruel fouvenir ,

'^ vous plaifea encore à m'en entretenir.

,1 , plus d'une fois, d.";ns vos plaintes forcées

J a' dû voir, & j'ai vu le fond de vos penfées.

^ais toujours fur mes yeux ma facile bonté

A remis le bandeau que j'avois écarté.

Vous l'aimez. Que faifois-je ! Et quelle erreur fatale

M'a fait entre mes bras recevoir ma rivale ?

Crédule je l'aimois. Mon cœur, même aujourd'hui,

De fon parjure amant lui promeitoit l'appui.

'i donc le triomphe où j'étois amenée I

i-mcmc à votre char je me fuis enchaînée.

Je vous pardonne , hélas ! des voeux intéreflés,

Ft la perte d'un cœur que vous me laviflèz. ' is que , fans m'avcrtir du piège qu'on me drefie , .is me laiflicz chercher jufqu'au fond de la Grèce I ;rat , qui ne m'attend que pour m'abandonncr , Hdc , cet afi'ront fc peut-il pardonner î

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