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i4L I P H I G E N I E.

Mais que , voyant de près ce fpedaclc charmant ; Je fens croître ma joie & mon étonnement ! Dieux , avec quel amour la Grèce vous révère î Quel bonheur de me voir la fille d'un tel père i

Agamemnon. Vous méritiez, ma fille , un père plus heureux.

Iphigénie. Quelle félicité peut manquer à vos vœux ? A de plus grands honneurs un roi peut-il prétendre ? J'ai, cru n'avoir au Ciel que des grâces à rendre.

Agamemnon d part. Grands dieux, à /on malheur dois-je la préparer î

Iphigénie. Vous vous cachez, Seigneur, & femblez foupirer. Tous vos regards fur moi ne tombent qu'avec peine. Avons-nous fans votre ordre abandonné Mycène î

Agamemnon. Ma fille , je vous vois toujours des mêmes yeux ; Mais les temps font changés auflî-bien que les lieux. D'un foin cruel ma joie eft ici combattue.

Iphigénie. Hé , mon père , oubliez votre rang à ma vue. Je prévois la rigueur d'un long éloignement, N'ofez-vous, fans rougir, être père un moment î Vous n'avtz devant vous qu'une jeune princefTe, A qui j'avois pour moi vanté votre tendreflè. Cent fois , lui promettant mes foins, votre bonté. J'ai fait gloire à Ces yeux de ma félicité. Que va-t-elle penfer de votre indifférence ? Ai-jc tlatté Ces vceux d'une fauflc efpérance î N'éclaircirez-vous point ce front chargé d'ennuis ?

Agamemnon. Alî, ma fille:

Iphigénie. Seigneur , pcurfuivez,

Agamemnon.

Je ne puis.

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