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TRAGÉDIE. 135

De quelque heureux époux que Ton dût faire choix , Nous jurâmes , dès-lors , de défendre fes droits j Ec , fî quelque infolent lui voloit fa conquête ,

.nains du ravilTeur lui promirent la tête.

, fans vous , ce ferment que l'amour a dicié , lianes de cet amour , l'aurions-nous refpefté ! Vous feul, nous arrachant à de nouvelles flammes. Nous avez fait laifler nos enfans &c nos femmes. Et quand , de toutes parts , alfemblés en ces lieux. L'honneur de vous venger brille feul à nos yeux ; Quand la Grèce, déjà vous donnant fon fuffrage , Vous rcconnoît l'auteur de ce fameux ouvrage ; Que Ces rois , qui pouvoient vous difputer ce rang , Sont prêts, pour vous fervir, de vcrfer tout leur ikng; Le f.-ul Agamemnon, refufant la vidoire , N'ofe d'un peu de fang acheter tant de gloire ? Et, dès le premier pas , fe laiflant cftrayer , Ne commande les Grecs que pour les renvoyer ?

Agamemnon. Ah, Seigneur, qu'éloigné du malheur qui m'opprime , Votre cœur aifément fc montre magnanime ! Mais que, fi vous voyiez, ceint du bandeau mortel. Votre fils Télémaque approcher de l'autel , Nous vous verrions , troublé de cette aftrcufc image , Changer bien- tôt en pleurs ce fuperbe langage , Eprouver la douleur que j'éprouve aujourd'hui, Et courir vous jetier entre Calchas &: lui.

  • ^ • n-ur, vous le favez, j'ai donné ma parole ;

li ma fille vient, je confens qu'on l'immole. - ...u , malgré tous mes foins , fi fon heureux dellin La retient dans Argos , ou l'arrête en chemin 5 Souffrez que , fans prcffcr ce barbare fpeûacle , En faveur de mon fang j'explique cet obftacle ; Que j'ofe pour ma fille accepter le fecours De quelque dieu plus doux qui veille fur fcs jours. Vosconfeilsfurmon cœur n'ont eu que trop d'empire ; £c je rougis . . .

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