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TRAGÉDIE, to9

M O N I M E.

fufte Ciel !

A R B A T E.

Xipharès , toujours refté fidèle , It qu'au fort du combat une troupe rebelle , 'ar ordre de fon frère , avoit enveloppé , vlais qui, d'entre leurs bras à la fin échappé, ■orçant les plus mutins , & regagnant le refte , •leurcux & plein de joie en ce moment funefte , V travers mille morts , ardent, viûorieuXj î'étoit fait vers fon père un chemin glorieux. . 7. de quelle horreur cette joie ell fuivie.

.iras aux pieds du roi l'alloit jetter fans vie. ai5 on court , on s'oppofc à fon emportement. jc roi m'a regardé dans ce trifte moment, ù m'a dit , d'une voix qu'il pouflbit avec peine : i'il en efi temps encor , cours , (3" fauve la reine. ^es mots m'ont fait trembler pour vous, pour Xipharès. 'ai craint , j'ai foupçonné quelques ordres fecrets. ~out laflé que j'étois, ma frayeur & mon zèle •l'ont donné, pour courir, une force nouvelle ; .t , malgré nos malheurs , je me ncns trop heureux )'avoir paré le coup qui vous perdoit tous deux.

M o N I M E.

vh que - de tant d'horreurs juftement étonnée ,

e plains de ce grand roi la trifle deftinéc !

iclas , &: plût aux dieux, qu'à fon fort inhumain

■loi-même j'cuflè pu ne point prêter la main ;

•t que, fimple témoin du malheur qui l'accable,

c le pulfe pleurer (ans en être coupable !

1 vient. Quel nouveau trouble excite en mes efprits

X fang du père, ô Ciel, & les larmes du fils î

4-

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