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TRAGÉDIE. i6i

Kou5 mettrons notre honheur & fon fang en oubli î Il cfl mort. Savons-nous s'il eft enfcveli î Qui fait , fi dans le temps que votre ame empreffee Forme d'un doux hymen l'agréable penfée , Ce roi, que l'Orient tout plein de Ces exploits. Peut nommer juftement le dernier de fes rois , Dans {es propres états privé de fépulture. Ou- couché , fans honneur , dans une foule obfcurc , N'accufe point le Ciel qui le laide outrager. Et des indignes fils qui n'ofcnt le venger î Ah , ne languifTons plus dans un coin du Bofphorc î Si , dans tout l'univers quelque roi libre encore , Parthe , Scythe , ou Sarmare , aime fa liberté , Voilà nos alliés. Marchons de ce coté. Vivons, ou périffbns dignes de Mithridate ; Etfongeons bien plut6t,quelque amour qui nous flatte, A défendre du joug Se nous & nos états , Qu'à contraindre des cœurs qui ne fe donnent pas.

Pharnac£. Il fait vos fentimens. Me trompois-je , Madame ? Voilà cet intérêt fi puillant fur votre ame , Ce père , ces Romains que vous me reprochez.

XlPHARÊS.

J'ignore de fon cœur ics fentimens cachés ;

Mais je m'y foumettrois fans vouloir rien prétendre ,

Si, comme vous. Seigneur, je croy ois les entendre.

Phaknace. Vous feriez bien ; & moi , je fais ce que je doi. Votre exemple n'eft pas une règle pour moi.

XlPHARÉS.

Toutefois, en ces lieux je ne connois perfonne. Qui ne doive imiter l'exemple que je donne.

PHAR.NACE.

Vous pourriez à Colchos vous expliquer ainfi.

X I P H A R. É s. Je le puis à Colchos , & jcle puis ici.

Pharnace. Ici vous y pourriez rencontrer votre perte. , >

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