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'^o M ITH R I D AT E,

Et les Romains vainqueurs, pour première victime.

Prirent Piiilopœmcn le père de Monime.

Sous ce titre funefte il fe vit immoler ,

Et c'cft de quoi, Seigneur, j'ai voulu vous parler.

Quelque julle fureur dont je fois animée ,

Je ne puis point à Rome oppofer une armée.

Inutile témoin de tous Ces attentats ,

Je n'ai , pour me venger, ni fceptre ni foldacs.

Enfin , je n'ai qu'un cœur. Tout ce que je puis faire

C'eft de garder la foi que je dois à mon père ,

De ne point dans fon fang aller tremper mes mains,

En époufant en vous l'allié des Romains.

Pharnace. Que parlez-vous de Rome & de fon alliance ? * Pourquoi tout ce difcours Se cette défiance ? Qui vous dit qu'avec eux je prétends m'allier ?

Mo N I M E.

Mais vous-même. Seigneur, pouvez-vous le nia-r î Comment m'offiiriez-vous l'entrée Se la couronne D'un pays que par-tout leur armée environne , Si le traité fecret, qui vous lie aux Romains, Ne vous en afluroit l'empire & les chemins î

P H A R N A C E.

De mes intentions je pourrois vous inftruire Et je fais les raifons que j'aurois à vous dire. Si, laifTant en effet les vains déguifemens, Vous m'aviez expliqué vos fecrets fcntimens. Mais enfin je commence , après tant de traverfes , Madame , à ralTembler vos excufes diverfes. Je crois voir l'intérêt que vous voulez celer. Et qu'un autre qu'un père ici vous fait parler.

XlPHARÉS

Quel que foit l'intérêt qui fait parler la reine , La réponfe , Seigneur , doit-elle être incertaine î Et, contre les Romains, votre relTentiment Doit-il, pour éclater, balancer un moment? Quoi , nous aurons d'un père entendu la difgrace , Ec, lents à le venger , prompts à remplir fa place ,

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