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1^6 MITHRIDATE,

Sous quel aftie ennemi fauc-il que je fois née ? Au joug d'un autre hymen fans amour deftinée , A peine je fuis libre , & goûte quelque paix , Qu'il faut que je me livre à tout ce que je hais. Peut-être je devrois , plus humble en ma mifère. Me fouvenir du moins que je parle à fon frère. Mais , foit raifon , dellin , loit que ma haine en lui Confonde les Romains dont il cherche l'appui , Jamais hymen formé fous le plus noir aufpice, De l'hymen que je crains n'égala le fupplice. Et fi Monime en pleurs ne vous peut émouvoii" , Si je n'ai plus pour moi que mon feul défefpoir i Au pied du même autel , où je fuis attendue , Seigneur , vous me verrez , à moi-même rendue » Percer ce trifte cœur qu'on veut tyrannifer , Et dont jamais encor je n'ai pu difpofcr, X I p H A R É s.

Madame , aflurez-vous de mon obéiflance. Vous avez dans ces lieux une entière puiflance. Pharnace ira, s'il veut, fc faire craindre ailleurs : Mais vous ne favez pas encor tous vos malheurs.

Monime. Hé, quel nouveau malheur peut af&iger Monime, Seigneur î

X 1 p H A R É s. Si vous aimer c'eft faire un fi grand crimç, Pharnace n'en eft pas feul coupable aujourd'hui 5 Et je fuis mille fois plus criminel que lui.

Monime. Vous I

X I p H A R É s.

Mettez ce malheur au rang des plus funeftes, Atteftez, s'il le faut, ies puillances céleftes Contre un fang malheureux, né pour vous tourmenter. Père , enfans animés à vous perfecutcr. Mais , avec quelque ennui que vous puifliez apprendre Cet amour criminel qui vient de vous furprcndre »

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